Investir dans une voiture de collection

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I) La voiture de collection, actuellement un des meilleurs placements

Livret A, Plan Epargne Logement, placements boursiers… autant de termes qui semblent aujourd’hui désuets et respirent moins le « bon plan » comme semble l’être la voiture de collection. Pour les amoureux de belles carrosseries nostalgiques de leurs jeunes années et cherchant à réaliser un bon investissement, le créneau de la voiture de collection apparaît comme le summum du placement plaisir. En ces périodes de crise économique il est d’autant plus important de trouver des valeurs sûres. La voiture de collection regroupe tous ces paramètres et semble aujourd’hui être une réelle valeur refuge, un créneau porteur et en constante évolution.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes …

Depuis 2002, le marché du véhicule de collection a vu sa valeur augmenter de plus de 400 %, coiffant au poteau les traditionnels et indétrônables œuvres d’art (+200 %), grands crus et millésimes (+150 %).

Les investisseurs, qui pour les 3/4 sont étrangers, ont eu le nez creux et ont senti le très bon retour sur investissement que représentait, et représente encore maintenant, le marché du véhicule d’occasion. Ce marché se valorise régulièrement, et les côtes progressent sans arrêt. En bref, peu de placements sont  comparables si l’on considère notamment la progression de l’indice spécialisé HAGI sur les dernières années. En 2012, l’indice HAGI des véhicules de collection a pris 16%, soit 2,5 points de mieux que l’indice boursier mondial S&P 1200. C’est en 2013 que la moyenne du marché des voitures de collection augmentait de 47%. Enfin, tiré par le succès de Porsche, en 2014 l’indice HAGI prenait encore 15%.

Prenons également les chiffres exponentionels de la très célèbre maison d’enchères française « Artcurial », ayant une division spécialisée dans la vente de véhicules de collection dirigée par Mathieu Lamoure : au cours des 2 dernières années, le département automobile a connu une croissance considérable, passant de 30 M€/ 40 M€ en 2013, à 50 M€/ 66 M € en 2014, soit une progression de + 67 %.

Un marché international

L’évolution de ce marché porteur s’explique notamment par la multiplication du nombre de millionnaires dans le Monde. Le marché s’est ouvert à  l‘internationalisation avec une majorité d’investisseurs étrangers, provenant de plus en plus des Pays de l’Est, du Moyen-Orient et des Etats-Unis. D’autre part, la Chine pourrait un jour venir faire grimper encore les prix, car pour le moment leur politique interdit l’importation de véhicules anciens, mais la législation pourrait venir à changer et entretenir ainsi la hausse des prix.

Enfin, au phénomène d’ouverture du marché à l’international et de ce fait à une demande croissante, s’ajoute une offre limitée puisqu’un marché basé sur l’ancien qui se raréfie par essence même ; ce qui explique également des prix à la hausse qui devraient perdurer.

Un régime fiscal particulier et attractif …

En France, le régime fiscal est favorable à l’investissement dans la voiture de collection, secteur qui bénéficie d’avantages fiscaux notamment sur les plus-values et en matière d’ISF. En effet, tout comme les œuvres d’art et les antiquités, les véhicules de collection n’entrent pas dans l’assiette taxable de l’ISF. Ils bénéficient d’une exonération totale au titre de cet impôt. Attention, les voitures de collection exonérées sont celles définies par une circulaire douanière (16 janv. 2013). Plus d’infos : ISF.

Il semble évident que le placement sera plus intéressant, à court terme, pour des investisseurs fortunés qui auront la capacité d’acheter des véhicules d’exception. Cela dépend des intentions que l’on a : il y a le point de vue purement spéculatif voyant la voiture de collection comme un placement financier, et auquel cas il faudra prévoir une belle somme de départ ; ou encore le placement plaisir qui se voit à plus long terme avec un investissement qui peut être tout à fait abordable par le commun des mortels, auquel cas on pourra avoir pour ambition d’adhérer à un mouvement, voire un cercle privé en se rendant dans des expositions ou réunions historiques par exemple.

 

II) Sur quels types de véhicules miser ?

Vous me direz, tout dépend de la somme que l’on a à investir ! Et c’est exact, mais il y a tout de même certains critères à respecter pour bien acheter et de ce fait bien investir, quelque soit le type de véhicule vers lequel on se dirigera.

Pour les gros investisseurs, les valeurs sûres seront les modèles « Premium » de l’époque, à savoir Ferrari, Porsche, Mercedes, Jaguar…, des années 50 à 70. L’année 2013 fut l’année « Ferrari » avec une progression spectaculaire ; depuis la fin 2008 jusqu’en 2013, leur valeur moyenne a été multipliée par 2,5, soit un rendement annuel de 20% sur 5 ans. 2014 fut l’année des « Porsche » avec une progression de +24% sur l’année (indice HAGI). Ici, depuis fin 2008 la valeur a été multipliée par 2,6., soit un rendement annuel de 18,75%.

Les investisseurs plus modestes pourront s’intéresser à des marques et modèles plus accessibles qui ne seront pas assez rares pour que les prix s’envolent mais qui garderont toutefois une valeur patrimoniale si le véhicule est bien conservé. Ces « anciennes » auront une valeur stable en légère hausse continue. Dans ce cas voir chez Alfa et Lancia, Renault… mais il y a aussi les mythiques que sont la Coccinelle, la 2 CV, et la Mini qui garderont toujours une belle côte même si la plus value ne vaut pas celle de ses consœurs. Sans oublier les adorables Fiat 500… pour exemple, il s’en est dernièrement vendue une de 1963 à 19 600 €.

Originalité et rareté

Dans tous les cas, il faudra chercher l’originalité en restant dans les canons esthétiques de l’époque (forme pas trop classiques et trop sobres), l’originalité technique/mécanique en privilégiant les versions les plus puissantes, ainsi que la rareté en privilégiant les petites séries ou tout du moins les 1ers numéros de série.

Quelques exemples de véhicule dont la rareté en a fait littéralement explosé les prix : Ferrari 250 GT de 1959 vendue 4,5 M€, la Bugatti Royale Type 41 de 1929, la Renault Alpine A 110 ou A 310 et la Renault R5 Alpine Turbo 1 et 2, une Jaguar type « D » « Short nose » de 1955 vendue à 3,7 M€, une Ferrari 275 GTB de 68 vendue 2,2 M€, une Porsche 956 groupe C Sports Prototype adjugée à 2,1 M€, une Aston Martin DB4GT série IV de 1962 vendue à 1,03 M€, une Ferrari 166 MM Barchetta de 1953 vendue 2,55 M€, une Mercedes 300 SL Roadster (hard-top) cédée pour 1,115 M€ et une Bentley 8L coupé Sportsman de 1931 vendue à 1,9 M€.

Etat de conservation

Un critère incontournable donnant une réelle valeur ajoutée au véhicule sera son état de conservation : le véhicule est-il complètement d’origine ou non ? Il est préférable de miser sur un véhicule d’origine, « dans son jus », avec moteur et châssis d’origine, sellerie d’origine, et évidemment couleur d’origine sortie d’usine. Dans le cas contraire, il faudra que la voiture est été restaurée complètement à l’identique et que la restauration soit de qualité état concours. De cette manière vous serez certain d’avoir un bon retour sur investissement. Privilégier également les faibles kilométrages.

Véhicules « exceptionnels »

Les collectionneurs recherchent avant tout des voitures ayant marqué l’Histoire à leur manière, et de ce fait des véhicules à la renommée mondiale. Le caractère exceptionnel du véhicule s’expliquera à travers une apparition dans un film (James Bond / Ferrari 308 GTB ou GTS de Magnum / la Morgan 4×4 vue dans le film « Les Valseuses » avec Depardieu), une série télévisée (la Coccinelle), ou un palmarès pour avoir été piloté par un pilote de renom ou gagné de nombreuses course, rallyes (Citroën Xsara WRC avec laquelle Sebastien Loeb a remporté plusieurs rallyes – prix affiché : 300 000 € / la Mercedes Grand Prix de Fandjo adjugée à 22,7 M€ en 2013 / la Ferrari 250 GTO de Jo Schlesser vendue à 30 M€ en 2014)… Il y a aussi l’aspect technique et mécanique qui pourra conférer une valeur ajoutée à un véhicule comme la Porsche 911 version 993 ; il s’agit là de la dernière version de la 911 à posséder le moteur boxer dans sa configuration d’origine avec un refroidissement à air.

Les « Yougtimers », les modèles de collection de demain …

Dans le monde la collection, il n’y a pas de laissés pour comptes…En effet, pour les plus petits budgets, investir dans une « Yougtimer » reste la meilleure solution. La démarche est différente et se réfléchit à long terme, c’est un placement « visionnaire » en quelque sorte, mais un pari judicieux. « Yougtimer » est un terme inventé par nos compatriotes allemands. Ce terme désigne les véhicules produits dans les années 80, qui ne sont pas encore assez vieux pour intéresser les collectionneurs mais trop vieux maintenant pour intéresser les négociants auto…du moins pour le moment ! Ce sont donc les modèles de collection de demain dont la côte reste encore basse actuellement.

Voici quelques exemples de modèles « Yougtimer » en devenir : La fameuse Peugeot 205 GTI qui est la plus recherchée…mais aussi la R5 Alpine et R5 Alpine Turbo des années 80 toujours, la Renault Super 5 GT Turbo, la Golf GTI 1800, la Golf II GTI et 16S et la Lancia Delta S5, sans oublier les fameuses 4L, DS et 2CV !

Dans tous les cas, il faut retenir une chose : achetez votre auto de collection avec le cœur. De cette manière, même si l’affaire ne s’avérait pas être aussi belle que prévue, alors vous aurez le privilège d’être le propriétaire d’une auto que vous aimez, une voiture « coup de cœur », et cela n’a finalement pas de prix.

 

III ) Quoi regarder avant d’acheter ?

Veiller à ce que la voiture soit complètement d’origine :

Dans son jus ou presque sortie de la grange, ou bien à ce qu’elle ait profité d’une complète restauration dans les règles de l’art état concours, notamment les changements de pièces doivent rester substantiels pour ce qui concerne le moteur, le châssis et le système de freinage. De même que la couleur d’origine sortie d’usine est un élément important pour les collectionneurs. Dans ce cas là, le vendeur pourrait vous soumettre un dossier photo détaillé et une liste des pièces changées.

Matching numbers :

Toujours dans la même optique d’acheter un véhicule d’origine ou restauré comme à l’origine, s’intéresser au principe du « matching numbers ». C’est une mode venue des Etats-Unis qui influe considérablement sur les prix à la revente et qui consiste à s’assurer que certains éléments importants du véhicule soient réellement d’origine. De cette façon on recherche le numéro de série frappés à froid notamment sur le moteur, le châssis, ou encore sur la boîte de vitesse. Chaque marque a ses spécificités et la difficulté est de savoir où chercher les numéros de série et lesquels.

Traçabilité – Historique d’entretien :

Il est préférable d’acheter un véhicule dont on pourra retracer l’historique et la vie, à savoir notamment combien de propriétaires différents pour ce véhicule, connaître la provenance d’origine de la voiture si importée par exemple. D’autre part, pouvoir justifier du kilométrage est un plus, donc avoir quelques factures d’entretien. Enfin, si l’on trouve un véhicule collection avec sa plaque d’immatriculation d’origine c’est un petit plus.

Dans tous les cas il est préférable d’avoir de très bonnes connaissances techniques et historiques avant de se lancer dans l’aventure, ou bien alors de s’en remettre à un professionnel dans le domaine. Les connaissances s’acquièrent par exemple avec l’adhésion à un club spécialisé dans votre marque de prédilection, ou encore par le biais de nombreux magazines spécialisés très riches en informations.

Expertise auto :

Pour ce qui est de l’achat et de la conformité du véhicule, nous vous conseillons d’avoir recours à un expert de l’automobile. Nous proposons un service adapté et fait sur mesure pour la voiture de collection importée d’Italie. En plus du contrôle intérieur/extérieur du véhicule, des documents originaux, l’expert fera au préalable une recherche pour savoir où chercher les numéros de série sur le véhicule, selon le principe du matching numbers. L’expert contrôlera en plus du matching numbers, le dessous de caisse pour vérifier entre autre la présence ou non de rouille avec mise du véhicule sur pont. Enfin, et parce qu’il faut être réactif lorsqu’une bonne affaire se présente, c’est un service « express » avec envoi du rapport sous 48 hrs. Pour plus d’informations consulter notre site à la rubrique“Expertise Auto”.

 

IV ) Importer votre voiture de collection

L’import peut s’avérer la meilleure solution dans bien des cas et pour diverses raisons. Avant tout, l’import est bien utile pour la simple et bonne raison que l’offre en France est assez pauvre en terme de véhicules anciens. Cela s’explique par la politique de protectionnisme appliquée à l’époque, et durant laquelle très peu de véhicules étrangers étaient alors importés. L’offre est donc plus riche au-delà des nos frontières, notamment en Californie, véritable vivier en matière de véhicules de collection, qui plus est bien entretenus puisque pas sujets à la rouille. Cela fait un peu loin tout de même, et il y a de très beaux spécimens dans certains pays d’Europe, notamment en Italie, en Allemagne et au Portugal. En plus d’une offre plus riche et plus variée, et pour cette même raison, les prix sont souvent bien plus attractifs à l’étranger. Dans la plupart des cas, l’écart de prix relevé entre France et étranger permet aisément d’absorber les frais inhérents à l’importation.

Le marché italien :

Vous trouverez notamment, et logiquement, une offre importante et intéressante de véhicules italiens en Italie, mais pas seulement car on y trouve également de nombreuses offres de Porsche, voire même de belles françaises, idem pour l’Allemagne qui regorge de belles autos de collection de marques nationales :VW, Audi, BMW, Mercedes.… Les meilleures affaires se trouvent principalement dans le Sud de l’Italie où elles sont le mieux conservées et pâtissent moins de la rouille car il n’y neige quasiment pas. Les pays du Nord de l’Europe connaissent eux des chutes de neige abondantes et de ce fait les véhicules présenteront plus souvent de la rouille, donc à contrôler. Dans tous les cas, acheter à distance sur la base de simples photos n’est pas conseillé. Il est nécessaire de se déplacer ou encore de faire appel aux services d’un expert. Consultez notre service spécifique : “Expertise Auto”.

D’autre part, les pratiques administratives divergent d’un pays à l’autre quant à l’importation d’un véhicule en France. La barrière de la langue ajoutée à cela pourraient s’avérer un obstacle de taille pour une transaction sécurisée et sereine. Là aussi, il est conseillé de se faire assister. Nous vous proposons un service adapté et tout compris vous épargnant les difficultés liées au processus d’importation parfois complexe. Pour plus de détails sur notre service consultez notre site à la rubrique : Achat & Livraison

Enfin, pensez également à la bonne homologation de votre véhicule nécessaire pour au final obtenir votre carte grise collection française. Pour cela, prenez les renseignements auprès des services homologation des marques concernées, ou encore auprès des services de la  FFVE.

 

Liens des sites sur lesquelles j’ai puisé certaines des informations pour la réalisation de cet article :

autocollec.com
hedonys-patrimoine.fr
dans-quoi-investir.fr
argent.boursier.com
lexpress.fr
journaldunet.com
cafedupatrimoine.com

 

L’équipe Auto Import